IX. La Renaissance italienne

I. La Renaissance en Italie (XV - XVIème siècles)


Introduction:

C'est un moment clé de l'histoire de l’art.
Quattrocento = XVème siècle.
Cinquecento = XVIème siècle.
A partir des années 1520 on voit apparaître un mouvement qualifié de maniériste, qui annonce la période baroque commençant à la fin du XVIème siècle.

Le terme Renaissance indique que l’art fleurissant en Italie rompt fortement avec le passé moyenâgeux, en puisant une source d'inspiration dans l’Antiquité.
On assiste à une redécouverte des richesses antiques en philosophie et en science dans un premier temps.
Apparaît alors une nouvelle vision du monde, l’humanisme, une nouvelle façon de peindre et de représenter le monde.
L’homme se réapproprie son passé et commence à s’interroger sur sa place au sein de l’univers, dans la nature. Réflexions intenses sur la beauté, le sens de l’existence humaine.

Apparition de l’imprimerie. (Gutenberg, 1450 - 1550)

L’art de la renaissance vise un idéal de beauté tout en restant soucieux d’une représentation fidèle de la nature.
La codification et la rationalisation des lois de perspective constituent une véritable révolution dans l’histoire de l’art.

Le statut et la fonction sociale de l’art évoluent profondément. Le statut de l’artiste également.
Valorisation de l’individualité, importance des écoles et des ateliers.

L’architecture, la sculpture et la peinture sont intimement liés durant la période de la Renaissance.

II. L’architecture italienne de la Renaissance

Les premiers édifices réalisés par Filippo Brunelleschi (1377 - 1446) témoignent d’une inspiration venant de l’Antiquité. On remarque notamment la première couple de la Renaissance (cathédrale Santa Maria del Fiore, achevée en 1420)

Avec le retour à l’antique se manifeste aussi des préoccupations techniques et scientifiques.
En architecture comme dans les autres arts, on observera une oscillation entre le style classique, fidèle à la simplicité et à l’idéal antique, et un maniérisme qui débouchera sur l’art baroque.

On traitera également des questions liées à l’urbanisme.

La Renaissance cherche la proportion, pour seule finalité la beauté fondée sur l’harmonie. Elle affirme la primauté absolue de la beauté.

Technique

Pilastre: ressemble à une colonne mais possède une fonction purement décorative.

Coupole: voûte en forme de vase retourné, de profil semi circulaire, parabolique et de plan circulaire, elliptique ou polygonal. C’est devenu un des traits caractéristiques de l'architecture de la Renaissance.

A connaître


Alberti (1404 - 1472), Palais Ruccelai (1453), façade de l’église Santa Maria Novella (1470).
Brunelleschi (1377 - 1446), Cathédrale Santa Maria del Fiore (1420), l’Eglise Santa Croce (1433).
Michel-Ange (1475 - 1564), coupole de Saint-Pierre et Place du Capitole, Rome.
Andrea Palladio (1506 - 1580), Villa la Retonda, Vicence en Vénétie.
Giorgio Vasari (1511 - 1574), Les vies (textes).


III. La Sculpture italienne à la Renaissance

Renouveau de la ronde-bosse (sculpture en relief, qui se détache du fond et autour duquel on peut tourner).
La sculpture cherche à atteindre une beauté idéale, dans de justes proportions. Pour cela, les statues greco-romaine sert de modèle.
Dans un soucis de réalisme, on va se tourner vers la connaissance de l’anatomie.
On cherche à donner plus de vie et plus de mouvement aux sculptures.

Les artistes de la Renaissance évoquent l’espace environnant les corps par un regard qui met en relation la sculpture avec les espaces connexes. La statue cesse d’être un tout clos sur lui-même pour devenir une présence se manifestant au sein d’un espace.

Avec le maniérisme vers la fin du XVIème siècle, on constate une tendance à étirer les corps, à complexifier les compositions en exprimant des émotions violentes.

Technique

Contrapposto: terme italien désignant une façon de représenter les corps humains en introduisant un léger déhanchement qui donne une impression de vie et de mouvement.

Ciseau: outil qui permet d’inciser le marbre.

A connaître

Benvenuto Cellini (1500 - 1571): Persée (1554).
Jean Bologne  (1529 - 1608): L’enlèvement d’une Sabine (1583).
Donatello (1387 - 1466): David (1593).
Michel-Ange (1475 - 1564): Pièta, David, Tombeau des Médicis, Moïse...
Verrochio (1435 - 1482) David (1476).

IV. La peinture italienne à la Renaissance


1. Repères:

On classe les oeuvres de cette époque en distinguant 2 périodes:
- Les peintres du Quattrocento qui sont les grands novateurs.
- Les peintres du Cinquecento qui atteignent la perfection dans leur genre.

On voit, au cours du XVIème siècle, apparaître le maniérisme qui se caractérise pas une certaine tendance à la répétition des formes et des procédés.

2. Généralités:

Le grand précurseur de la Renaissance en peinture est Giotto (1266 - 1337).
L’humanisme explique l’engouement des peintres à la façon de représenter le corps humain.
La recherche d’un idéal de beauté, d'équilibre, de clarté et le désir de vérité ont guidés les interrogations des artistes.
Les proportions sont élaborées mathématiquement, on réhabilite le nu, on donne du modelé aux personnages.

Les peintres s’attachent à reproduire la nature avec réalisme. Ils procèdent à une analyse scrupuleuse du monde extérieur pour reproduire au plus vrai, tel que l’oeil le perçoit. Pour cela ils se sont appuyés sur le savoir scientifique, en particulier les mathématiques.
La représentation de la lumière participe au soucis constant de réalisme.
Les artistes rompent avec des conventions propres à l’art gothique (fond d’or, hiératisme des figures, symbolisme).

Le maniérisme, qui apparaît à la fin de la Renaissance, caractérise une tendance chez un certains nombre de peintres, après Michel-Ange, à trouver leur style propre.
Caractéristiques du maniérisme:
- recherche d’un style sophistiqué par l’artiste plutôt que recherche de l’imitation de la nature.
- élaboration d’une symbolique complexe rompant avec la quête de simplicité des premiers tableaux de la Renaissance.
- goût prononcé pour l’émotion qui tranche avec la sobriété visée par les artistes du Quattrocento.
- allongement des corps qui perdent leur aspect sculptural.
- réalisme (parfois extrême) du détail qui peut accompagner un irréalisme de l'ensemble.

L’oeuvre picturale commence à valoir pour elle-même et non pour l’édifice auquel elle est rattachée en tant que finalité. L’art se conçoit comme une activité autonome.

3. Thèmes et styles

Illustrations d’épisodes bibliques.
Goût pour les récits mythologiques (greco-romains), les allégories.
Illustration d’une idée.
Rendre visible la complexité du monde.
Humanisation de la religion (fréquente apparition de la figure du Christ).
Fusion des genres (ex: Chapelle Sixtine, mythologie grecque + Ancien Testament).

Deux styles notables:
- La peinture de Florence, caractérisée par la précision du dessin
- La peinture de Venise, privilégie le rendu par la couleur plutôt que le dessin.

4. Techniques

Perspective linéaire, pour représenter un espace tridimensionnel sur un espace bidimensionnel en créant une illusion de profondeur au sein du tableau. Plus les objets sont loin, plus ils s'amenuisent. Le regard spectateur est al mesure de toute chose.

Perspective atmosphérique (ou aérienne), qui est suggérée non par des modifications dans les proportions des formes dessinées mais par un modification de la valeur des couleurs en fonction de l’éloignement.

Utilisation du clair-obscur et notamment le sfumato (technique qui rend le modelé des corps par une distribution adéquate de la lumière et de l’ombre.
Utilisation du glacis (dernière couche de couleur très claire et diluée qui homogénéise le tableau), qui renforce l’illusion réaliste.

Peinture de chevalet, libère l’oeuvre qui ne dépend plus d’un édifice.

5. A connaître

Peintres de la pré-Renaissance:

Giotto (1266 - 1337), Vie de Saint François d'Assise, 1295 - 1298.
Cimabue (1240 - 1302), Crucifixion.

Peintres du Quattrocento:

Sandro Botticelli (1445 - 1534), La naissance de Vénus, Le Printemps (1478).
Bellini (1425 - 1516), Le baptême du Christ, 1502.
Fra Angelico (v. 1400 - 1455), fresques du couvent de San Marco.
Mantegna (1431 - 1506), Christ mort.
Masaccio (1401 - 1428), Le paiement du tribut (1424 - 1427).
Piero della Francesca (1420 - 1492), La flagellation du Christ (1447 - 1449).
Paolo Uccello (1397 - 1475), La bataille de San Romano.

Peintres du Cinquecento:

Le Corrège (1489 - 1534), l’Assomption de la Vierge en Majesté (1526 - 1529).
Michel-Ange (1475 - 1564), La Genèse (1508 - 1518), Le Jugement Dernier (1537 - 1541), peints dans la Chapelle Sixtine.
Raphaël (1483 - 1520), Les différentes madones, l’école d'’Athènes (1509 - 1510).
Le Titien (v. 1485 - 1576), Saint Sébastien (1523), la Vénus d’Urbin (1538).
Le Tintoret (1518 - 1594),  Le paradis (1592).
Léonard de Vinci (1452 - 1519), la Cène (1497), la Joconde (1503 - 1505).
Véronèse (1528 - 1588), les noces de Cana (1562).

Peintres maniéristes:

Carrache (1560 - 1609)
Bronzino (1503 - 1572)
Le Parmesan (1503 - 1540)
Pontormo (1494 - 1556)

V. Le dessin à la Renaissance italienne

On notera l'effort des artistes pour représenter la nature, l’architecture et le corps humain de la façon la plus réaliste.
Parallèlement à le reproduction des textes classiques ont voit apparaître également différents types de reproduction des images.
Grâce aux diverses techniques de gravure, les images les plus célèbres vont circuler et être commentées.

Le dessin a un rôle fondamental dans la préparation des constructions architecturales. On peut envisager grâce à lui les différentes hypothèses de construction.

Le dessin rend sensible une idée et sert d’ébauche à un projet final que ce soit en architecture, en sculpture ou encore en peinture.

A connaître:


Sandro Botticelli
Albrecht Dürer
Piero della Francesca
Michel-Ange
Piranèse
Léonard de Vinci